CRÉATION 2025. SPECTACLE 8
OÙ IL SERA QUESTION…
… de revenir d’entre les morts, du vol d’un sac à main, de deux frères irréconciliables, d’une adorable chienne de combat, de l’impossibilité du deuil, d’un grand voyage touristique, d’un massacre innommable, d’une radicalisation et de la figure du héros, entre autres.
LE PROJET
Le projet est né d’une rencontre avec un homme. Il souhaite partager son histoire pour lutter contre la radicalisation et le terrorisme. Son frère était un terroriste. Lui est coincé entre deux mondes. Un monde dans lequel son petit frère adorable vient chercher de l’amour. Un autre dans lequel ce frère radicalisé commet un massacre sans nom. Il aimait son petit frère mais ne peut porter le deuil d’un «monstre». En écoutant son histoire, nous avons décidé d’interroger ce rapport fraternel, cette cassure et la parcours de ces deux hommes séparés par un gouffre. À travers la question brûlante du terrorisme nous nous demanderons ce qu’est un monstre, ce qu’est un héros. Comment se fabriquent un monstre et un héros ?
EN FORME DE PROLOGUE
Bien évidemment il est difficile de poser une fiction sur un fait divers. Qui plus est lorsqu’il s’agit d’un assassin et d’un assassin d’enfants.
Des noms peuvent être changés, il reste une mémoire traumatique, terrible.
Quels que soient les moyens envisagés pour trouver la bonne distance avec ces événements tragiques, se pose d’emblée la question de la légitimité de tout geste d’écriture, qu’il soit littéraire ou scénique.
Avons-nous le droit, moralement, d’évoquer le monstre Mohammed Merah, de le faire parler, de le représenter ?
Dans quels buts ?
Nous sommes les enfants de notre siècle et celui-ci n’a malheureusement rien à envier aux précédents. Il traîne le même cortège morbide de larmes, de sang, de bêtise et d’injustice. Si nous n’étions pas convaincus de la nécessité, voir, de l’urgence en ces temps de guerres démultipliés de démythifier la figure du héros, celle-là même qui depuis toujours sert d’étendard au terrorisme d’état ou religieux, à ses violences, nous resterions muets.
C’est parce que nous croyons encore en la possibilité du Théâtre de penser, et donc de dire Non aux modèles mortifères que vénèrent les idéologies qui vont en guerre que nous assumons cet acte.
Nous espérons que les personnes qui ont été victimes de ces violences comprendront notre geste d’écriture.